Les bras tendus pour la recevoir,
la mer, à la chevelure fine,
à l'onde si mince qu'elle infime,

la mer s'étend, elle soupire d'aise,
elle s'en va, elle se glisse jusqu'au nouveau contient.

La mer me berce,
me noie lentement,
elle me fait son prince immobile.

Les mâts sont des pieux tendus vers le ciel.

Au dessus des coques, il y a l' océan des merveilles.

Après l'amour, l'homme récupère.
 
Si avare, par habitude

il a tout

donné
 
jeté

presque

tout lui manque.

Il est là, vide, ivre

il a perdu
ses clés
hors de lui-même

il s'est mis à fumer et il a peur.

Bricolage : Philippe Monneral
Photo originale : Chris (modifiée avec son accord)



Je porte un regard
dont le poids n'appartient à personne.

Je te laisse

l'avenir en héritage

  [rien n'existe aussi bien]

ici bas,

une image vaut mille mots
et plus

encore

encore

j'ai choisi

lMS10t
eO0ms
sT.0o.

Bricolage : Philippe Monneral
Photo originale : Elav et Volcane

J'aime voir cette petite lune
qu'embrasse la nuit entière

petite lune
qui croît

l'amour possible

les amours

qui croît
encore
toujours

toujours
mieux faire.

Petite lune volatile
se décline
à qui de droit.

Elle éclipse
Phobos et Deimos,
système solitaire

parfois,

l'aura
des couleurs
des couronnes,
des empires déchus

rendez-vous avec cette lune tendre
comme une tartine de soleil

là.

A l'ange qui veille.
Manifeste.

Les paupières clauses
pour mieux voir les étoiles.

J'ai fait l'amour pour aimer l'autre.

T'en souviens-tu ?

J'ai fait l'amour à la mort. A jouir. J'ai eu tort.

Dans le sillon que creuse ton œil, il y a moi. Cette image. Il y a tout. Son contraire. Ce que je ne veux pas savoir.

Il y a beautés et merveilles,
tes cheveux, ton envol,
l'attention portée à mes lèvres,
un peu d'animal

porté à moi
rien qu'à moi
dans le bas

tes reins

les instruments s'accordent à merveille.