• J'ai plu.

    Je ne sais pas quoi
    les rivières immenses.

    Dans mes petits papiers
    j'ai trouvé toi

    pliée
    froissée

    par trop peu d'égards.

    J'ai retrouvé
    ta blancheur
    et ton amour.


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  • ...

    Même les tout-petits qui confondent l'enfance et l'homme qui sommeille encore. Tout ce qui pourrait être, les petits pots, la nourriture terrestre.

    L'exercice, une cuiller par seconde, du papier à musique, la lèvre qui accompagne le geste. La becquée.

    Les amours se veulent, se veulent donner.

    Tout est trop tendre.

    Les joues de cet âge sont encore pâles,
    les gestes mal appris.

    Le ciel se tombe,
    les petits cris.

    J'ai laissé l'envie, le sourire en coin, le pli de malice, le regard, le bout de la ville qui plonge dans le lac.

    [Je regarde le paysage qui défile, un peu comme le peintre qui prête l'oreille à un modèle immobile. C'est l'essence que je couche. C'est ce que je pêche. L'essentiel du détail, ce que ne vois pas. Les bruits que je n'entends pas. Je me plonge dans la brume de ce qu'elle aimerait me dire, cette ville.]

    Comme cette femme mûre dont je goûte tout les sucres, tous les plis de chaque peau, les couleurs essentielles et la plissure de l'œil.

    Je me rêve, je me rêve encore et encore, je me complais dans cet aise que j'aimerais étirer encore. Dans cet aise que je souhaite te tendre comme un dernier cadeau.

    Rends-moi l'heureux espoir de te serrer à nouveau en moi. Dans ce rire [*] dont tu habilles les mots, tes sourires et tes épaules dont j'aimerais changer la pâleur en vive étreinte. Voici tout ce que nous avons partagé vous et toi, dans ces instants que je dure pour ne pas retourner à ce profond malheur. Je te veux. Je te tiens. Reste dans mon souvenir.


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  • Chacun connaît l'autre. Un peu. Chacun vaque, si possible, à son essentiel avancement.


    Amalita a su me dire, a su être mon miroir, a su être celle qui m'a donné une sorte de contremarque. La confiance. Elle a remercié mon écoute, mon silence. Ce que disent les mots que je ne prononce qu'à l'intérieur.


    Elle m'a dit : La pépinière de jeunesse m'étonne encore. Chacun grandit son ombre. Chacun y croit. Chacun espère et croit à un sapin de la Noël du prochain âge.

    [suivre]
     


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  • Ce type, c'est mon père. Un type qui souffre, comme chacun de nous. Un type, quoi. Un gars qui s'offre des joies simples : un coup de rouge, un thé dansant, une virée en car. Un type.

    Un type qui a une double hernie discale, une sciatique, la goutte, quelques problèmes cardiaques et un peu de cholestérol. Un type qui a bossé quarante et un ans dans sa boîte. Un type fidèle, en somme.

    Un type à qui on dit qu'il ne retrouvera pas sa place. Qui devra faire la merde des autres et qui pense que les autres en profiteront.

    C'est la vie d'un type, quoi. Un type qui connaît son entreprise mieux que son fils et à qui son fils à de la peine à le lui reprocher. Peut-être même que il n'y a pas à le reprocher ? Parce que ce type, il a fait des fautes, plein de fautes ! Même des fautes d'erreur ! Il en a bavé. Mais en silence. "Oh, ben je veux pas me plaindre..."

    Qu'est-ce qu'un type comme moi peut reprocher à un type comme lui ?


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  • L'écriture a besoin de temps. D'attention, comme ici et maintenant au Ve à Vevey. Il y a les biscuits de Noël, Coldplay, les éclairages de couleur, les suisses-allemands, les toiles du gars qui a dessiné la terrasse du XXe à Fribourg.

    Il y a l'amour différent, les amants d'un jour, tous ceux qui m'ont rendu grâce, qui ont souillé mon corps dans des amours vulgaires, sales, dans ce qui n'est pas de l'amour vraiment.

    Ce que je (me) cache. Les horreurs, les choses simples. Les pulsions. Ce qui dit "Je vis dans les tubes". Je suis normal. Je souffre. Je souffre et je suis normal.


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