• Les bras tendus pour la recevoir,
    la mer, à la chevelure fine,
    à l'onde si mince qu'elle infime,

    la mer s'étend, elle soupire d'aise,
    elle s'en va, elle se glisse jusqu'au nouveau contient.

    La mer me berce,
    me noie lentement,
    elle me fait son prince immobile.

    Les mâts sont des pieux tendus vers le ciel.

    Au dessus des coques, il y a l' océan des merveilles.


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  • Après l'amour, l'homme récupère.
     
    Si avare, par habitude

    il a tout

    donné
     
    jeté

    presque

    tout lui manque.


    Il est là, vide, ivre


    il a perdu
    ses clés
    hors de lui-même

    il s'est mis à fumer et il a peur.


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  • J'ai fait l'amour pour aimer l'autre.

    T'en souviens-tu ?

    J'ai fait l'amour à la mort. A jouir. J'ai eu tort.

    Dans le sillon que creuse ton œil, il y a moi. Cette image. Il y a tout. Son contraire. Ce que je ne veux pas savoir.

    Il y a beautés et merveilles,
    tes cheveux, ton envol,
    l'attention portée à mes lèvres,
    un peu d'animal

    porté à moi
    rien qu'à moi
    dans le bas

    tes reins

    les instruments s'accordent à merveille.


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  • Dis-moi.

    Non... ne dis rien.


    - [ ]


    séparer nos corps

    se laisser renaître



    iI est l'heure de se faire neuf et de réapprendre

    à compter sur soi-même.


    Un.

    Deux.

    Toi.


    J'ai compté
    sur toi,

    j'ai compté chacun,


    je t'ai compté sur mes doigts

    sur la pointe des pieds, du poids,

    de toi à moi, j'ai compté.


     

     

    Il est l'heure.

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  • Dans le train, tôt.

    Elle pose mille questions.

    - Vos enfants, garçons ou filles ? Quel âge, votre femme ?

    - On est séparé, enfin ... divorcé... Ca fait dix ans qu'on est plus ensemble.

    - Elle a quel âge ?

    - 48.

    - Et vous ?

    - 52. Je survis, moi.

    - Elle est remariée ?

    - Non, elle s'est mise avec un copain.

    - Pourquoi vous vous êtes divorcés ?

    - Parce que ça n'allait pas très bien...

    - Pourquoi étiez-vous ensemble ?

    - Parce que ... ça n'allait pas très bien.


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