"Voici une nouvelle guerre" a-t-elle dit.

 

Je replie les cartes, ce que je sais choisir. Il y a longtemps déjà. J'ai tout connu avant même de savoir. J'ai lu avant la lettre et aujourd'hui je ne sais plus m'appeler.

Certainement très grave, comme toute chose. Forcément une fin du monde. Encore.

Il y a les anges

qui se tiennent

au coin de l'œil

 

dans la mémoire

accessible encore.

J'encre ma couche au ciel d'un noir que ne sont pas mes rêves. Bien au contraire. Ils sont lumières vivantes, messagers tellement clairs que mes yeux se voient dedans.

J'encre mes mains dans ma couche et dessine des nuits nouvelles, des poèmes que je vois en rêve et te rends matin venu.

J'encre l'amour de nos cœurs et ces fils qui attendent comme des lignes, ces fils qui verront le jour.

J'encre cette nuit à la prochaine, à cette rive que je toucherai des yeux, faisant le chemin d'un bateau échoué.

Une merveille de ce jour
le silence parfait
que je maintiens.

Tout se tait
corbeaux et chiens
à rompre l'habitude
de l'éveil trop tôt.

J'ai perdu la raison de ton innocence première.


Dans mes mains
il y avait des trésors
que je n'ai point vus.

J'ai perdu des trésors
mais je ne m'en souviens plus.